Ayant débuté en tout terrain assez récemment, je me suis dit que la pratique de cet exercice avec des motards ayant de l’expérience dans le domaine serait un plus dans ma progression.
Aussi lorsqu’un de mes voisins lança sur un forum de pratiquant de trail la proposition d’une balade sur quatre jours dans les alentours de la Sierra de Guara en Espagne en m’assurant que ce serait “roulant” et “accessible aux gros trails”, je me suis dit que ce serait l’occasion de valider en groupe ce que j’ai appris sur les pistes en solo récemment et de continuer à progresser.
Nous sommes le mercredi 28 septembre 2022 et je pars rejoindre une bande de motards affamés de chemins à Loarre (ESP).

Prélude

Ce mercredi matin, la météo est très mitigée. Il est même prévu un temps assez pluvieux sur le sud ouest de la France. Mais, passées les Pyrénées, un temps sec voire ensoleillé est prévu.
Moto chargée, sac à dos enfilé, je pars light. C’est à dire que je vais dormir en bungalow avec d’autres motards (j’ai prévu mes boules Quies), donc pas de tente.

J’ai rendez vous à Rabastens de Bigorre avec Manu et un ami à lui. J’arrive en avance et prend le temps de déjeuner à l’abri de la halle après avoir parcouru les cent trente kilomètres depuis chez moi et ayant eu la chance d’éviter la pluie.

Thierry, l’ami de Manu, arrive puis Manu, tout trempé.
“Je pensais que ça ne durerait pas, cette pluie !” nous dit-il en buvant un café chaud.

Après avoir comparé les prévisions de nos applications météo respectives, nous prenons la route, tout équipés, plein sud en direction de Tarbes et du col du Portalet.
Nous traversons une zone de pluie puis dès le col franchi, une fois en Espagne, le temps se met au sec et la température remonte au fur et à mesure que nous baissons en altitude.

Biescas, Arguis et les premiers chemins s’offrent à nous. Nous ne sommes pas en retard, ni en avance d’ailleurs, et ne résistons pas à l’envie de sortir du goudron. Une petite piste bien roulante nous fait gagner quelques kilomètres par rapport à la route goudronnée et nous arrivons au camping à vingt heures.

Nous ne sommes pas les premiers, ni les derniers arrivés.

Vers vingt et une heures, nous nous retrouvons tous au restaurant du camping.
Il y a du breton, du basque, du normand, du marseillais, du toulousain, du savoyard… Cette sortie aura attiré beaucoup de monde et certains auront parcouru presque mille kilomètres pour venir partager leur passion de la balade sur chemins en moto avec d’autres motards.

La moto est une pratique fédératrice !

Ca mange, ça boit, ça discute, ça chambre et pour finir ça se donne rendez vous à huit heures trente le lendemain matin pour la première journée de roulage.

Jour 1

Sept heures. Mon réveil sonne.
Alors oui, quand je suis en vacances je mets le réveil. Non pas pour faire comme Montesquieu qui se faisait réveiller d’extrême bonne heure pour avoir le plaisir de jouir du temps qu’il lui restait avant de se lever, mais juste parce que se lever au son du réveil pour partir sur une journée de moto est quand même beaucoup moins déplaisant que de se lever pour aller travailler.
Donc, mon réveil sonne.

Petit déjeuner, café, enfilage des armures et nous voila prêts à l’heure dite, à neuf heures.
Pardon ? C’était huit heures trente ? Oui et alors ? On est en vacances, non ? Bon.

On discute, on papote, les groupes se forment et nous partons à six sur une boucle de près de trois cent kilomètres en direction du sud vers Saragosse. La météo devrait nous épargner.

Arrêt essence, puis au bout de deux kilomètres, les premières pistes, roulantes, du gravel (c’est le terme moderne pour dire que c’est très gravillonneux).

Le rythme est bon, je me sens à l’aise. Je sens que j’ai bien progressé depuis le début de l’année. Mes sorties en solo, celles avec Vincent, la virée sur l’ACT Pyrénées ont toutes porté leurs fruits.

Les chemins se suivent. Certains un peu plus techniques, pentus, avec des pierres roulantes, mais toujours praticables avec mon gros trail.

Petit aparté. Qu’est ce qu’un trail. C’est une moto capable de rouler sur de longues distances sur routes goudronnées et de longues distances sur des chemins.
Pour certains, un trail doit peser cent cinquante kilos tous pleins faits. C’est plus maniable, permet plus de fantaisie lorsque les chemins se font un petit peu compliqués.
Pour d’autres, deux cent kilos est la limite acceptable. Moins joueur, moins capable de fantaisie lorsque le chemin se complique, ce trail permet néanmoins d’abattre des kilomètres dans un relatif confort tout en restant maniable dans les chemins.
Et il y a les gros trails. Celles que les commerciaux des marques te vantent comme les motos ultimes pour faire le tour du monde. Deux cent cinquante kilos de ferrailles et cent à cent cinquante chevaux qui ne demandent qu’une chose : qu’on les laisse sur le goudron bien tranquillement.
Bon, moi j’ai un gros trail. Et je n’ai pas envie de rester sur le goudron. Alors, je fais travailler mes bras et essaye d’emmener ces deux cent cinquante kilos de ferraille là où je le souhaite.

Et donc je suis le rythme de mes copains. J’ai la moto la plus lourde, je suis quasi débutant mais il n’est pas question que je sois le boulet de service. Donc je m’emploie à bien faire.

Les paysages s’enchaînent, entre plaines et forêts. Nous croisons des chemins fermés. Prenons des déviations car le respect des interdictions est un leitmotiv si nous souhaitons que la pratique des loisirs verts motorisés perdure.

Quatorze heures. La faim nous tenaille. Sauf Manu qui pourrait rouler douze heures d’affilée sans s’arrêter. Mais son réservoir de dix litres l’en empêche !
Bistrot, bocadillos, cerveza et café ! L’addition nous rappelle que l’inflation a sacrément touché l’Espagne.

Nous repartons plein sud dans la plaine sur des pistes tellement roulantes que je me suis surpris à rouler à plus de quatre vingt kilomètres heures sur du gravel (j’ai déjà expliqué le mot).

Nous croisons l’autre groupe de motards qui avait entrepris la boucle dans le sens inverse et échangeons respectivement sur les difficultés à venir. Rendez vous est pris pour l’apéritif au camping.

Montée, descente, caillou, graviers, tout y passe. Et nous arrivons en vue de Saragosse.

Je commence à ressentir de la fatigue. Je lis moins bien la piste, vois moins bien la bonne trajectoire à prendre, réagis moins vite. Mon rythme s’en ressent.
Je ralentis et me retrouve en queue de peloton. Pas boulet, mais quand même moins vite que les autres.
Mais “security first”, mon but est d’arriver au bout en un seul morceau. Sans abimer la moto.

Je ramarre le groupe et nous remontons plein nord par la route. Parlons en de cette route ! Tellement pourrie et truffée de nid de poules, que dis-je, d’autruches, que nous ne pouvons pas rouler à plus de soixante dix kilomètres heures. Moins vite que sur certaines pistes !
J’ai d’ailleurs trouvé ces nids d’autruches beaucoup plus dangereux et cassants pour la moto que certaines pistes défoncées.

Nous finissons la journée par une piste facile sur des pierres bien roulantes, un plein d’essence et de chorizo en prévision du lendemain.

De retour au camping, nous retrouvons les différents groupes pour raconter nos journées respectives et comme dans les histoires d’Astérix le Gaulois, tout se termine par un banquet, ou du moins un repas, au restaurant du camping.

Chorizos grillés, chuletas, longanizas, cervezas, vino tinto et rhum mettront tout le monde d’accord : “c’était une très bonne journée ! Bonne nuit ! A demain, à huit heures trente !”

Jour 2

A neuf heures trente donc, après les petits déjeuners, notre petit groupe démarre du camping pour une boucle offroad dans la montagne.
La consigne est de démarrer la boucle dans le sens anti-horaire et que le groupe suivant la parcourt dans le sens horaire.

Nous sortons du camping et attaquons de suite la première piste. Et ça devient chaud de suite. Cette piste est recouverte de petits cailloux bien roulants sous les roues. On a l’impression de rouler sur un tapis de billes. Les motos ont du mal à garder la ligne et freiner est très compliqué.

Nous arrivons quand même au bout et attaquons la montée.

Cette trace du jour avait été annoncé comme étant roulant/cassant. Nous attaquons le cassant !
Ca grimpe fort et effectivement c’est assez cassant. Bien moins lisse que la veille, la piste demande une attention de chaque instant pour choisir la meilleure trajectoire.
Je m’arrête même en plein milieu d’une épingle pour cause de vitesse inadaptée et me retrouve bloqué. La solidarité joue à fond et les copains m’aident à passer l’obstacle en me sécurisant.

Nous arrivons sur un joli point de vue qui nous permet d’admirer la plaine de Huesca qui semble s’étirer jusqu’à l’infini. Nous y retrouvons le deuxième groupe qui n’a finalement pas pris la trace dans le sens horaire et qui nous avait dépassé quelques temps auparavant. On échange un peu et les laisse partir devant.
En Aragon les balades motorisées sur les chemins sont limitées à cinq véhicules en groupe. Et la Guardia Civil veille !

Nous continuons notre chemin, avec une petite chute sans gravité dans une épingle pour moi. Décidément, je suis bien moins à l’aise que la veille. Le terrain est aussi plus compliqué.

Après un peu de jardinage pour trouver du pain pour midi, nous reprenons la route plein nord et nous nous retrouvons sur une piste qui nous emmène au mirador de Belsué où nous pique-niquons.
Jamon y Queso sont nos nouveaux amis du midi pour ce weekend. Accompagnés de leur copain Chorizo. Il ne manque que la Cerveza pour parfaire ce repas.

Nous reprenons notre périple. Le rythme est bon. Les paysages passent de l’aride à la verdure, de la falaise au plateau accueillant pour un bivouac.
A un moment la piste fait un angle droit et grimpe face à la pente. C’est clairement infranchissable pour moi.
Les deux motos les plus légères franchissent l’obstacle tandis que finalement avec les deux autres nous trouvons un échappatoire qui nous permet de récupérer la piste un peu plus loin. Tout le monde se regroupe, sans dégât, c’est l’essentiel.

Nous continuons à suivre la trace avec des points de vue incroyables sur les Pyrénées et ses sommets enneigés. C’est technique, mais pas trop. Juste ce qu’il faut pour que je sorte de ma zone de confort et cherche à progresser.

Nous évitons une partie de la trace car sur la carte le chemin n’apparaît pas comme étant cartographié. Nous préférons rester sur un chemin reconnu que nous aventurer dans l’inconnu.
De même nous devons prendre un peu de route après avoir rebroussé chemin devant des panneaux d’interdiction de circuler, le long d’un canal et à l’entrée d’une forêt.

Nous nous retrouvons alors en avance sur notre itinéraire et prenons le temps de boire un verre au bar de La Peña Estacion avant d’attaquer la dernière piste qui nous ramènera au camping.
Cette piste bien caillouteuse grimpe dans la montagne et nous emmène à proximité du Mirador de Los Buitres qui offre un magnifique point de vue sur les Mallos de Riglos.

Fin de balade où nous retrouvons nos petites billes casse-gueule du matin et le camping.
Après la douche, je mécanique un peu pour redresser un protège-main tordu puis tout le monde se retrouve au bar-restaurant pour quelques bières et le repas.
La soirée se terminera tard pour certains. La troisième journée va s’annoncer dure !

Jour 3

J’entends du bruit, ouvre un oeil et constate qu’il est déjà neuf heures trente, tout le monde est déjà prêt à partir ! Quand je disais que ça s’annoncerait dur !
Habillage en catastrophe, café au bar du camping et je rejoins tout le monde à la station service d’Ayerbe.

Nous partons pour une petite boucle vers l’ouest. On commence par remonter vers le Mirador de Los Buitres puis redescendons la piste de la veille vers la Peña Estacion. La piste nous emmène au pied des Mallos de Riglos.

C’est magnifique à voir et nous nous arrêtons pour les photos. J’en profite pour souffler un peu. Je m’aperçois que je n’ai pas assez récupéré dans la courte nuit.

La météo est au beau fixe, grand soleil, pas trop chaud. L’heure du pique-nique approche et nos amis Jamon, Queso y Chorizo sont de la partie.

Nous repartons sur la piste et arrivons en sous bois. Je commence à avoir vraiment du mal à suivre le rythme du groupe. Je prends donc la décision de les abandonner afin de leur permettre de continuer la balade sans avoir à traîner un boulet. Je décide de prendre la route pour rentrer sur Ayerbe faire le plein et aller me reposer au camping.

Tout en roulant j’admire le paysage. A ma gauche une sierra, à ma droite la plaine avec ses éoliennes et ses élevages de cochons.
Les cochons, on ne les voit pas, mais on sent bien qu’ils sont là !
Et des pistes, lisses, faciles, à perte de vue. Je me dis que ce serait dommage de faire les trente derniers kilomètres par la route et je bifurque donc à droite sur un chemin facile qui m’amène vers un canal que le GPS m’indique de suivre pour retourner vers Ayerbe.

Je fais confiance à mon logiciel pour me calculer un itinéraire et le suis tranquillement. J’arrive sur une piste ravinée à gauche et à droite par des écoulements d’eau. Ces ravines sont profondes, bien sèches et parallèles à la piste. Je me positionne au milieu et avance à vitesse modérée.
Et c’est là que je vois que ces deux ravines se rejoignent pour n’en former plus qu’une ! Ça sent la catastrophe. Je ne vais pas pouvoir passer ni faire demi-tour.

C’est à ce moment que je me rappelle les conseils de Bart. “Si tu perds l’adhérence, accélère ! Si l’avant devient flou, accélère ! Si tu perds l’équilibre, accélère ! Et dans le doute… accélère !”.
Donc, là, j’ai un doute. J’accélère, vise le meilleur passage et BLAM ! Par terre, le Pat !

Je récupère mon souffle, bois un coup, relève la moto, me traite de tous les noms et après avoir étudié comment sortir de cette ornière pourrie décide de retourner sur le goudron pour de bon.
Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Mon GPS me calcule un itinéraire au plus court mais je croise sans arrêt des panneaux “Prohibido el paso” (passage interdit) et tourne légèrement en rond dans cette plaine. Je finis par retrouver une route goudronnée, bien en amont de l’endroit où je l’avais quittée. Cette fois ci, je m’y tiens, je reste sur la route.

Quarante kilomètres me séparent d’Ayerbe. La route est somme toute très agréable, viroleuse à souhait, bien revêtue, c’est un régal. J’arrive à Ayerbe, assoiffé car j’ai vidé ma gourde de deux litres depuis un moment et n’ai pas trouvé d’endroit pour la remplir. Je fais le plein de la moto et retourne au camping.

Douche et je m’installe en terrasse du bungalow pour regarder les qualifications du MotoGP sur mon ordinateur lorsque j’entends un moteur s’approcher. C’est Luigi qui a quitté le groupe aussi, trop fatigué pour tenir jusqu’au bout.

Puis le reste de notre petite troupe arrive ainsi que les autres groupes. Ce soir étant la dernière soirée sur place pour certains, après les traditionnelles bières apéritives, nous prendrons donc tous un repas en commun au restaurant du camping.
Certains partent le dimanche matin, d’autres l’après midi. Les plus vaillants ou bien ceux qui ont le plus de temps libre quitteront le camping le lundi matin.

La soirée se termine tranquillement après avoir décidé que pour le dernier jour, nous ne suivrons pas de trace pré-établie mais roulerons au gré des envies en nous aidant du GPS. “El plan es no plan !”

Jour 4

Luigi a décidé de ne pas rouler en ce dimanche. Bart roulera le matin et ils repartiront ensemble en début d’après midi. Laurent, Manu, Jean-Louis et moi décidons d’appliquer notre “non plan” après avoir convié nos amis Jamon, Queso y Chorizo dans les sacs.

Sorti de la station service d’Ayerbe, nous visons le Castillo de Yequera, perdu dans la sierra. Ce sera un bon spot pour pique-niquer.

Nous roulons à rythme modéré sur des pistes assez roulantes avec parfois quelques dénivelés importants. Attention à ne pas se laisser emporter par le poids, surtout moi et mon V-Strom et Jean-louis avec sa Norden 901 rutilante (un peu moins rutilante, de fait, depuis quelques jours, à son grand dam).
En vue d’Ardisa, nous tergiversons un peu sur la route à prendre puis je prends la tête du groupe. Pour une fois, c’est moi qui dois donner le tempo. J’essaye de rouler à bon rythme sans me mettre en danger. La piste que nous suivons est fréquentée par des 4×4 de chasseurs qui jouent à domicile. La prudence est de circonstance.

Au bout d’une heure de piste d’abord roulante puis plus cassante ensuite, nous arrivons en vue de notre château en Espagne. Moi qui en rêvait. Sandwiches, petits gâteaux, blablabla et nous voilà repartis.

Notre trace suivante doit nous amener vers Santa Eulalia de Gallego. Un peu plus d’une heure de piste. Nous roulons toujours tranquillement et je sens qu’aujourd’hui je maitrise pas trop mal mon sujet. La difficulté modérée des pistes que nous empruntons n’y est surement pas étrangère.

Nous croisons et suivons des pistes déjà parcourues les jours précédents et arrivons en milieu d’après midi en vue de la route goudronnée prévue.
Nous retournons sur Ayerbe et sa station service où quand certains refont le plein en prévision du retour du lendemain, d’autre se précipite sous le Karcher pour nettoyer la moto. Jean-Louis le Savoyard est un maniaque de la propreté, reconnait-il lui même.

Retour au camping de bonne heure, bière en terrasse pour souffler un peu puis je décide d’aller quand même visiter le Castillo de Loarre avant de repartir. Il parait que ça vaut le coup !

Et effectivement, ça vaut le coup. L’entrée payante permet d’accéder aussi à un audio-guide qui raconte ce qu’il faut savoir sur ce château du XIeme siècle dans un état de conservation assez hallucinant. J’y reste une bonne heure puis redescend au camping.

Entre ceux qui sont déjà partis et ceux qui préfèrent manger dans leur bungalow, ce soir nous ne serons plus que cinq à table au restaurant.
Ça sent le départ.

Postlude

Lundi matin. On rentre à la maison.

La moto de Jean-Louis a été chargée dans son fourgon la veille. Loarre Annecy, ça fait plus de 10 heures de route. Avec la fatigue des quatre derniers jours, rentrer en fourgon est plus sécurisant.

Laurent, Manu et moi rentrons en moto. Nous sommes tous dans la banlieue toulousaine et trois cent cinquante kilomètres de route ne nous effraient pas.

Un dernier café, un dernier au-revoir à ceux que nous avons la chance de voir ce matin et nous décollons vers dix heures trente.

Au passage nous empruntons quand même une dernière piste roulante afin d’économiser quelques kilomètres et la descente sur Huesca. Nous longeons la Sierra de Guara par le nord puis bifurquons vers le tunnel de Bielsa pour retourner en France et pique-niquer à Aragnouet.

Je trouve le trajet ennuyeux malgré les routes sympas. Je m’endors quasiment au guidon. Je sens que toute la fatigue que je contrôlais jusqu’à présent est en train de me tomber dessus.

Ce n’est pas la première fois que je ressens cela. En fait, ça me le fait à chaque fois que je rentre chez moi après une virée. Tant que je suis dans l’état d’esprit de vacances et que je prends du plaisir, la fatigue ne m’atteint pas.
Par contre, dès que j’entame le trajet du retour, si plaisant soit-il car j’évite soigneusement les routes soporifiques telles que les grosses nationales et autoroutes, je me sens envahi par toute la fatigue accumulée.
Alors oui, c’est dangereux et de fréquentes pauses sont nécessaires. Mais rouler en groupe ne permet pas forcément de s’arrêter tout le temps quand on veut.

Bon an mal an, nous arrivons enfin en vue de la maison de Laurent qui nous invite à boire une dernière cerveza. Je finis ensuite les trente derniers kilomètres jusqu’à chez moi et laisse Manu continuer sa traversée de Toulouse jusqu’à sa destination.

Je décharge la moto, range les affaires et finis par m’affaler dans le canapé avec un ti’punch !

Conclusion

Que retenir de ces six jours ?

J’ai fait la connaissance de nouvelles personnes avec qui j’ai échangé sur différents sujets.

J’ai roulé sur des pistes et des chemins super sympas dans des décors magnifiques voire somptueux pour certains.

J’ai pu aussi mesurer ma progression en matière de roulage offroad, sortir un peu de ma zone de confort pour progresser un peu. Cela sera utile lorsque je roulerai tout seul.

Du négatif ? Pas vraiment. A part la météo très moyenne du trajet aller mais ce serait chipoter. Et éventuellement le fait de rouler en groupe limite la prise de photos, mais ça, on ne peut rien y faire.

Et maintenant ? Un peu de repos et je prépare les prochaines virées. Plein de projets sont en attente.