Tu te souviens quand je t’ai parlé de ma première sortie tout-terrain ?

Depuis, j’ai eu le temps de cogiter, de repenser à tout ça. Est-ce vraiment dans cette voie là que je veux m’engager ? N’est-ce pas juste un effet de mode ?

Il n’y a pas trente six mille façons de le savoir : faut y retourner !

Cette fois ci, nous partons à deux : Vincent et sa KLX650 (celle qu’il m’avait gentiment prêtée la première fois) et moi. Sauf que moi, je n’ai qu’un ZRX qui n’est pas franchement adapté pour sortir du goudron (Bon ! Ok ! J’ai testé, mais c’était à mon corps défendant). Alors ?

Ben alors, heureusement que j’ai des copains vachement sympas. Je me retrouve donc avec une Yamaha XTZ660 Ténéré de 1993 (Non ! Pas celle avec le double optique) refaite presque à neuf.
« – Oui ! Vas-y ! Garde là le temps que tu veux ! Je te la prête ! »
C’est-y pas gentil ça ?

Donc nous voilà repartis, Vincent et moi, en direction de l’Aude pour une petite prise de TET (Trans Euro Trail) au sud de Carcassonne.

Pique-nique dans le sac, liaison routière jusqu’à Lavalette (11) pour un petit café, puis premier chemin à la sortie de Palaja (11).

Ça roule tranquille mais je m’aperçois que c’est légèrement moins facile que la Route des Sapins. Le chemin est un peu plus défoncé et tortueux. Mais ça ne m’inquiète pas, je me sens assez à l’aise.
Comme la fois précédente je fais confiance à la moto et à ses pneus à gros crampons.
On commence à croiser des racines, des cailloux, des marches (pas grosses en soi, mais comme ce sont les premières pour moi, ça paraît quand même un peu impressionnant). Quand tout à coup… le drame !

Vincent « La Maffre » part à terre à la vitesse affolante de 2,5 km/h après avoir perdu le grip sur une petite portion de cailloux roulant comme des billes sous ses pneus ! Plus de peur que de mal et on se promet que la prochaine fois, on prendra le temps de lire la trajectoire avant d’avancer avec trop d’assurance. Avertissement sans frais.

Nous continuons notre chemin tranquillement. Les pistes sont bien différentes des routes forestières du Pays de Sault.
C’est plus étroit, moins bien carrossé. On voit que c’est bien moins fréquenté. Cela rend la conduite un petit peu plus technique.
Du coup j’ai appelé ça le niveau 2. Et ça me plait toujours autant.

Nous cheminons sur des chemins de crête à la vue magnifique, au milieu d’une nature qui ne se dévoile que pour nous.
Quoi ? Je ne peux pas être un peu lyrique ? Ca doit être le soleil ! Parce que, bon sang, qu’est ce qu’il fait chaud.
Autant lors de la sortie au Pays de Sault le thermomètre n’est pas monté au dessus de 10°c, autant là, ça canicule un max ! Et c’est pas à la vitesse à laquelle on roule qu’on va avoir un brin d’air rafraîchissant.
C’est simple, entre le départ à 8h30 et le retour du soir à 19h, j’aurai bu 4 litres d’eau ! Heureusement qu’on a trouvé des fontaines dans les petits villages.

L’heure s’avance doucement et sur les coups de midi on se dit qu’il serait bien de trouver un spot pique-nique sur une crête pour avoir un peu d’air et si possible à l’ombre. Donc nous continuons notre roadbook quand Vincent décide de s’arrêter en bas d’un petit raidillon. Pour être clair, ça nous paraissait être un raidillon à pied mais une falaise à moto.
Petit conciliabule et on décide de tenter le coup. Après tout, si on sort à deux, c’est justement pour essayer de faire des choses que seul on ne ferait pas. On compte sur la solidarité et l’entraide.
On reconnaît donc la montée à pied, regardant où poser nos roues, où remettre un peu de gaz. Normalement avec un peu d’élan, en gardant juste ce qu’il faut de gaz, en se tenant droit sur les cale-pieds et les bras détendus, ça doit passer. Même pour un grand débutant comme moi.
Allez ! Après avoir reculé la moto de vingt mètres, je me lance.

Et c’est passé ! Sans coup férir ! Sans prétention, j’ai même trouvé ça facile ! Bon, je suis sûr que la Ténéré y est pour beaucoup. Mais pour le coup, j’étais vachement fier de moi !
Vincent s’élance à son tour, malheureusement trop vite pour que je le filme, et passe lui aussi sans encombre.
Cette petite difficulté nous aura mis en confiance et rassuré sur nos capacités. C’est de bon augure pour la suite.

Nous trouvons peu de temps après un chouette spot pique-nique (crête, ombre et vue) où Vincent « La Scoumoune » ne peut s’empêcher de coucher la KLX.
« – La béquille s’est enfoncée ! »
Ok ! On dira ça !

Nous reprenons quelques forces et nous rafraîchissons avant de repartir.

Chemins, cailloux, herbes, ornières, tout cela défile sous nos roues. Nous sommes attentifs à notre conduite mais n’oublions pas de regarder le paysage. C’est quand même aussi pour cela qu’on est là !
Au détour d’un chemin nous jardinons un peu. Faut dire que sur les chemins, il n’y pas foule de panneaux indicateurs. Et nous nous retrouvons face à une petite montée en dévers, large de 30 cm et bordée d’un côté d’un talus d’un mètre de haut et de l’autre d’un fossé d’un mètre de profondeur. Autant dire que si on se rate, on va passer un moment avant de sortir la bécane de ce piège. Finalement, après avoir étudié la carte on trouve une voie de contournement. C’est plus sûr.

L’après midi s’étire et nous arrivons sur une petite place de village pour refaire le plein de nos gourdes à la fontaine. La fatigue commence à se faire sentir.
Raisonnablement nous décidons d’écourter la partie offroad pour rentrer sur Toulouse gentiment. Il serait dommage de se faire mal en voulant trop en faire.
Nous choisissons les plus petites routes goudronnées nous ramenant vers Lavalette (11) pour refaire le plein puis Alairac (11) pour une dernière pause avant la liaison jusqu’à Toulouse.

Retour à 19h, fatigués, mais encore plus contents que la fois précédente. Et c’est devant une bière bien méritée (d’ailleurs, quelle bière n’est pas méritée ?) que nous évoquons déjà le futur.
« – La prochaine fois on passe par là, il parait que c’est sympa! »
« – Et on prend la tente, sur 2 jours ! ».

A peine rentrés, déjà envie de repartir !

En attendant, c’est pas tout ça, mais faut que je me trouve un trail, moi !